Burn-Out ou Épuisement Professionnel : Comment le Déceler ?

Reconnaître et soigner le syndrome d’épuisement professionnel, ou burn-out

L’OMS définit le burnout comme « un syndrome résultant d’un stress chronique au travail, qui n’a pas été géré avec succès ». En France, selon l’Institut de veille sanitaire, ce sont plus de 30 000 personnes qui seraient en détresse psychologique au travail. Cela représente environ 7 % des actifs, avec une majorité de femmes. Si le mot burnout fait régulièrement les gros titres de l’actualité, savons-nous comment le définir précisément ? Quels sont les symptômes récurrents lors de cet état de dégradation mentale ? Quelles sont les étapes de ce processus complexe, long et ardu à identifier ? En fin d’article, nous proposerons des solutions pour rebondir à la suite d’un syndrome d’épuisement professionnel, grâce au bilan de compétences.

Burn out ou syndrome d’épuisement professionnel : définition

Le burnout représente un état de fatigue émotionnelle, mentale et physique causé par un stress prolongé lié au travail. On le connaît aussi sous le nom d’épuisement professionnel, ou surmenage. Le terme burnout est apparu pour la première fois en 1975, théorisé par le psychiatre américain Freudenberger.

En France, le burn-out n’est pas reconnu comme maladie professionnelle par la Sécurité sociale. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) le reconnaît comme un syndrome depuis 2019. Il est caractérisé par trois principaux aspects :

  • l’épuisement émotionnel : sensation de vide intérieur ou de fatigue émotionnelle.
    C’est la première dimension du surmenage, mais aussi la plus centrale. L’individu ressent un épuisement extrême dû à une exposition continue à des risques psychosociaux. Les temps de repos usuels (sommeil, fin de semaine, congés) ne suffisent plus à soulager cette fatigue, qui devient alors chronique.
  • la dépersonnalisation : sentiments négatifs, voire cyniques, envers son travail ou les personnes avec lesquelles on travaille.
    Deuxième dimension du burnout, la personne se détache du groupe. Elle érige une barrière vis-à-vis de son entourage professionnel et le met à distance. Elle se désengage de son travail. Cette attitude correspond à un mouvement d’autopréservation face aux exigences de sa fonction.
  • la diminution de l’accomplissement personnel au travail : impression d’inefficacité ou d’incapacité à réaliser ses tâches de manière satisfaisante.
    L’individu se dévalorise et n’a pas l’impression d’être à la hauteur. Pour certains, cette dernière dimension pourrait être une conséquence, parmi d’autres, du stress ressenti au travail.

Le travailleur, constamment submergé, se trouve épuisé par la quête perpétuelle afin d’atteindre des objectifs quantitatifs fixés par sa hiérarchie. Impliqué dans de multiples projets, il ne parvient jamais à ressentir un sentiment d’accomplissement, sa qualité de travail étant entravée. L’absence de satisfaction professionnelle entraîne une perte progressive de sens dans son travail, générant un conflit de valeurs. Il est dans l’incapacité d’atteindre les objectifs fixés. Le plus souvent, l’individu ressent un manque de reconnaissance de ses pairs ou de son entourage professionnel. Le burn-out est le résultat d’une exposition prolongée à des environnements professionnels émotionnellement éprouvants.

En Europe, le burnout est de plus en plus reconnu comme un sérieux problème dans le milieu professionnel. Les cas signalés augmentent de manière significative depuis plus de 20 ans, notamment dans la santé et l’éducation. Les agriculteurs (23,5 %), les artisans et chefs d’entreprise (environ 20 %) et les cadres CSP+ (19 %) sont les métiers les plus affectés par une détresse psychologique sur leur lieu de travail. S’il touche toutes les catégories socioprofessionnelles, le burnout dépend de plusieurs facteurs :

  • l’âge ;
  • le sexe ;
  • le niveau d’éducation.

En mars 2023, le gouvernement a créé un groupe sur la prévention du burnout, interne au ministère du Travail. Il a pour but de « clarifier ce que recouvre le burnout afin d’établir des recommandations pour mieux prévenir ce syndrome ».

➡️Découvrez comment gérer son stress au travail grâce à notre formation dédiée !

Quelle est la différence entre dépression et burn-out ?

La dépression et le burn-out partagent effectivement des symptômes communs. Pour autant, ce sont bien deux conditions distinctes.

La dépression est un trouble de l’humeur caractérisé par une tristesse persistante. Comme le burn-out, elle s’accompagne d’une perte d’intérêt ou de plaisir, d’une diminution de l’énergie et de troubles du sommeil.

La dépression peut être déclenchée par divers facteurs tels que des évènements de vie difficiles, des antécédents familiaux ou même des déséquilibres chimiques dans le cerveau. Enfin, elle peut survenir indépendamment du contexte professionnel et n’a pas nécessairement de lien direct avec celui-ci.

➡️Envie d’en savoir plus sur les premiers secours en santé mentale ? Rejoignez notre formation pour développer vos compétences relationnelles et avoir la réponse adéquate face à ces comportements.

Quels sont les symptômes du burn-out ?

Vous ressentez une fatigue extrême au quotidien ? Vous éprouvez des difficultés à vous lever pour aller travailler ? La moindre tâche à effectuer vous paraît colossale ? Prêtez attention à ces signaux forts, car vous risquez de subir un burn-out.

Pour vous guider, nous vous détaillons ici les symptômes pré-burn-out. Ils se manifestent sous plusieurs formes : manifestations physiques, émotionnelles, cognitives, interpersonnelles et motivationnelles. Celles-ci peuvent survenir lors des premiers stades de l’installation du syndrome. S’interroger sur ces signaux peut vous aider à mieux les identifier. Il est indispensable d’agir avant que le surmenage ne s’installe pleinement.

Symptômes physiques

Les stigmates physiologiques sont généralement les premiers indices révélateurs d’un mal-être. Ils sont aussi les plus fréquents. Ils sont divers et peuvent varier d’une personne à l’autre :

  • Fatigue persistante et chronique, même après un repos adéquat. Épuisement dû à un sommeil qui n’est plus réparateur ;
  • Troubles du sommeil, tels que l’insomnie ou des réveils fréquents ;
  • Maux de tête soutenus ou migraines ;
  • Douleurs musculaires ou articulaires non expliquées ;
  • Problèmes gastro-intestinaux, tels que maux d’estomac ou troubles digestifs ;
  • Affaiblissement du système immunitaire, entraînant une susceptibilité accrue aux maladies ;
  • Tensions musculaires avec douleurs rachidiennes (dos, nuque).

Ces manifestations peuvent s’accompagner d’une prise ou perte soudaine de poids. Des maux de tête, nausées ou vertiges sont également observés. Fort heureusement, tous ces signaux ne garantissent pas nécessairement la présence d’un burn-out. Pour autant, leur observation répétée et leur impact sur le bien-être en général peuvent indiquer un risque accru de développer un épuisement professionnel.

Manifestations émotionnelles

Ces manifestations mentales et psychiques affectent profondément le bien-être psychologique et la capacité à faire face aux défis quotidiens du travail. Au-delà de la santé physique, ils participent à la fragilisation du système de l’individu. La personne sujette devient plus fragile et plus exposée aux aléas professionnels.

  • Sentiment d’épuisement émotionnel et mental ;
  • Irritabilité accrue, impatience ou colère facile ;
  • Anxiété persistante, angoisse ou tensions ;
  • Dépression, tristesse ou sentiments d’impuissance ;
  • Diminution de la concentration et de la mémoire ;
  • Sentiment de cynisme ou de détachement par rapport au travail ;
  • Perte d’intérêt pour les activités habituellement appréciées (humeur triste, manque d’entrain) ;
  • Sentiment de perte de contrôle ou d’impuissance face aux responsabilités professionnelles.

L’individu peut être irritable, tendu, hypersensible. Il arrive aussi qu’il ne manifeste plus aucune émotion.

Symptômes cognitifs

Sur le plan cognitif, le burn-out affecte la capacité de traitement de l’information de l’individu. Cela entraîne une diminution de la concentration, des difficultés à effectuer plusieurs tâches simultanément, à nuancer et à prendre des décisions. Des erreurs mineures, des fautes ou des oublis peuvent également être observés.

Manifestations comportementales ou interpersonnelles

Sur le plan interpersonnel, l’impact du burn-out se manifeste par un repli sur soi et une tendance à l’isolement social. Des comportements agressifs, parfois violents, peuvent aussi apparaître. Ceux-ci ne sont que le résultat de la diminution de la tolérance à la frustration liée au stress professionnel. L’individu peut également développer une baisse d’empathie envers les autres, les traitant parfois de manière impersonnelle. Dans les situations de désespoir, il arrive que du ressentiment et de l’hostilité envers les collègues surviennent. Des comportements addictifs, tels que la consommation de tabac, d’alcool, de médicaments tranquillisants ou de drogues peuvent survenir en réponse à la grande tension ressentie.

Difficultés motivationnelles ou liées à l’attitude

S’apercevant qu’il n’est pas valorisé dans son travail, l’individu peut commencer à se désengager progressivement. Cette diminution de la motivation et de l’estime de soi s’accompagne d’un essoufflement des valeurs professionnelles auxquelles il accordait de l’importance. Incapable de remanier sa situation, il peut se sentir pris au piège. Il remet ainsi en cause sa capacité à effectuer son travail comme il le faisait auparavant, entraînant une baisse de sa propre valeur professionnelle.

Il est important de souligner que ces manifestations ne sont pas propres au burn-out. Elles peuvent aussi caractériser une exposition prolongée à plusieurs facteurs de risques psychosociaux. Certains symptômes s’apparentent pour certains à ceux du stress chronique.

➡️Vous ne vous épanouissez plus dans votre carrière ? Nous vous proposons 7 bonnes raisons d’oser faire un bilan de compétences.

Quelles sont les 4 étapes du syndrome d’épuisement professionnel  ?

Le processus du burn-out peut être détaillé en plusieurs phases. Néanmoins, il est important de souligner que la progression varie entre tous les sujets. Certaines étapes sont typiques de cette condition, d’autres seront seulement survolées, voire pas ressenties, du tout.

Phase 1 : l’idéalisme

Souvent négligée dans la description du surmenage, cette phase est pourtant la plus longue de tout le processus. À ce moment, tout va très bien : l’individu est motivé et engagé dans son travail. Il se sent prêt à relever tous les défis professionnels, plein d’enthousiasme. Un cercle vertueux se met alors en place. La boucle efforts/résultats/reconnaissance est efficace et promet une belle montée en puissance. Le niveau d’énergie est très élevé : le sujet est rempli d’ambitions. Malgré un travail exigeant et des conditions rudes pour atteindre les objectifs fixés, la personne y investira tout son temps et sa résolution pour prouver sa valeur.

Pour beaucoup, cette situation peut décrire une vie professionnelle classique, voire idéale. Pour autant, elle constitue un point de départ fondamental à tout le mécanisme. Le contraste avec les phases suivantes n’en sera que plus saisissant.

Phase 2 : le plafonnement

Cette seconde étape survient lorsque la personne réalise que, malgré ses efforts constants, les résultats obtenus ne répondent pas à ses attentes. L’organisation exige toujours davantage sans reconnaître ses efforts. Face à cette constatation, la personne intensifie ses efforts, travaillant même en dehors des heures de travail habituelles. Rester mobilisé le soir et le week-end devient monnaie courante pour répondre aux exigences professionnelles.

Progressivement, le stress devient chronique. Le corps commence à montrer des signes de débordement. C’est à ce stade que les premiers symptômes visibles se manifestent. Des signaux physiques (migraines, troubles musculo-squelettiques, fatigue persistante) s’accompagnent de troubles comportementaux (irritabilité, perte de concentration). Cette phase est souvent caractérisée par le déni. La personne en situation de burn-out pense qu’elle peut s’en sortir seule et ne demande pas d’aide. Elle peut rationaliser ses sentiments d’épuisement et de frustration en se disant que c’est temporaire ou nécessaire pour réussir. Si l’environnement de travail ignore les signaux d’alarme répétés, cette période peut durer plusieurs mois, voire plus d’un an.

Phase 3 : la désillusion

En plus de la fatigue accumulée, le sentiment dominant devient alors la déception. Les attentes de l’organisation semblent irréalistes. La reconnaissance tant espérée tarde à venir. La personne commence à croire qu’elle ne pourra jamais atteindre ses attentes. Elle devient alors impatiente, irritable et cynique. C’est une période de frustration où certains peuvent commencer à recourir à des stimulants pour rester opérationnels et à des somnifères pour dormir.

Le surmenage n’est alors pas très loin, résultant directement de l’intensification du travail et de la négligence des besoins personnels. À ce stade, les individus se retrouvent dans un état de surcharge constante. Le surmenage peut également induire une baisse de la productivité et de la concentration, ainsi qu’un sentiment d’incompétence.

Phase 4 : la démoralisation

L’individu finit par épuiser ses capacités physiques et mentales. Son système de défense est dépassé, il ne peut plus faire face au stress chronique. Il perd tout intérêt pour son travail et son entourage. La personne se sent déprimée et constamment angoissée, perdant confiance en elle-même. Elle ressent un profond découragement. Incapable de continuer à travailler, le burn-out s’installe. Brutalement, l’individu n’est plus capable d’aller travailler, rendant d’autant plus forte l’incompréhension chez les proches.

À ce stade, seul un traitement prolongé, comprenant un arrêt de travail accompagné par un psychothérapeute, peut aider l’individu à se rétablir progressivement. Bien qu’il puisse retrouver un équilibre de vie, il restera toujours quelque peu vulnérable au stress.

La reconnaissance du burn-out en tant que maladie professionnelle dépend de deux conditions cumulatives. Le burn-out doit avoir entraîné une incapacité permanente partielle (IPP) égale ou supérieure à 25 %. Il doit aussi être établi un lien direct et essentiel entre la maladie et le travail.

Pour obtenir une reconnaissance en tant que maladie professionnelle, le salarié doit solliciter l’avis d’un comité d’experts médicaux auprès de sa caisse d’assurance maladie. Cette commission évalue la situation et décide du caractère professionnel ou non de la maladie, sur la base de preuves fournies par le salarié. Le burn-out n’étant initialement pas considéré comme une maladie professionnelle, il incombe à l’individu de prouver le lien entre sa condition et son travail.

➡️ Retrouvez nos derniers articles de blog dans notre page Ressources ! Ici, nous vous dévoilons comment le bilan de compétences peut améliorer le bien-être au travail.

Le bilan de compétences pour renaître après le burn-out

La reconnaissance officielle du burnout en France permet aux travailleurs de bénéficier de mesures de prévention et de prise en charge adaptées, notamment au sein des entreprises et du système de santé.

Lors d’un burn-out, la personne se retrouve dans une impasse et n’arrive plus à envisager son futur professionnel. L’une des clés pour se remettre est de se donner l’énergie de s’investir dans un projet. Le développer à travers un bilan de compétences se révèle être bénéfique pour rebondir professionnellement après cette période agitée. Le bilan accompagne les individus pour reprendre confiance en soi à travers leurs compétences.

  • Auto-évaluation approfondie et prise de recul : le bilan de compétences donne l’opportunité de faire un état des lieux de ses compétences, de ses intérêts, de ses valeurs et de ses aspirations professionnels. L’individu prend alors du recul par rapport à son expérience passée et identifie ce qui lui convient pour son futur dans son travail.
  • Identification des forces et des faiblesses : étape indispensable du bilan de compétences, liste ses points forts et les points à améliorer. Capitaliser sur ses qualifications et développer celles qui sont nécessaires pour avancer.
  • Exploration des options de carrière : le bilan offre l’occasion d’explorer différentes options pour construire de nouveaux horizons professionnels. Cela aide à élargir les perspectives et à envisager des chemins alternatifs après une période difficile.
  • Développement d’un plan d’action personnalisé : sur la base des résultats des tests effectués lors du bilan, l’objectif est d’établir un projet réaliste. Approfondir ce sentiment de contrôle et d’orientation pour l’avenir booste la confiance en soi. Identifier les réussites passées renforce la capacité à surmonter de nouveaux défis professionnels.
  • Transition en douceur : le bilan de compétences aide à planifier la transition professionnelle sereinement et à son rythme pour réunir toutes les ressources disponibles pour réussir.

➡️Vous désirez en savoir plus sur le déroulé du bilan de compétences dans nos centres ? Rendez-vous sur la page « Bilan de compétences – Impulsion ».

Reconnaître et comprendre les manifestations de l’épuisement professionnel aide à prévenir son impact dévastateur sur la santé mentale et physique. Le burn-out peut survenir de façon similaire à la dépression. Identifier les symptômes physiques, émotionnels, cognitifs et comportementaux participe à une reconnaissance précoce du trouble. Le bilan de compétences présente des atouts puissants pour se réapproprier ses compétences et reprendre confiance en soi après la période mouvementée du burn-out. Prendre conscience des signaux d’alerte et se faire accompagner par des professionnels de la santé mentale et du travail constitue un point de départ non négligeable pour sortir de ce trouble au plus vite.

Besoin de soutien ? Envie de vous faire accompagner pour gérer votre transition professionnelle ? Nos équipes sont là pour répondre à toutes vos questions.

Rendez-vous sur notre page de contact pour un premier RDV personnalisé gratuit.

Partager :